Messages étiquettés ADSL

Les « gueux du haut-débit » : fin de partie à Cabrials

Nos amis « les gueux du haut-débit » de Cabrials ne vont plus l’être pour très longtemps avec l’arrivée dans le hameau d’un NRA-ZO de Noël…

Petit rappel, les « gueux du haut-débit » sont une cinquantaine de foyers du hameau de Cabrials (commune d’Aumelas), perdu au milieu des garrigues dans un site d’une beauté exceptionnelle mais bien bien isolés du haut-débit :

  • Pas d’ADSL car des lignes de plus de 10 km de long jusqu’au NRA
  • Du WifiMax de Num’Hérault mais qui a tendance à être un peu trop souvent en panne (because vols de batteries, de panneaux solaires, etc…)

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Le déport de signaux pour amener l’ADSL plus loin (et mieux)

Le “déport de signaux” est une des techniques évoquées précédemment permettant d’améliorer les débits (et l’éligibilité) ADSL. En quoi et pourquoi nous conviendrait-elle ?

Petit rappel : le débit possible sur l’ADSL dépend de la longueur de la ligne de cuivre entre le NRA et l’abonné. Plus la ligne est longue, plus le signal est affaibli et donc moins le débit peut être grand :

  • Au dessus de 60dB d’affaiblissement (78 dB pour le ReADSL) pas d’ADSL possible
  • Pour avoir du “bon” débit, il faut généralement être à moins de 2,5 km du NRA
  • Chez moi, Saint-Bauzille / Popian est à plus de 6 km du NRA, à 70 dB d’affaiblissement moyen…

Le “déport de signaux” raccourcit cette distance, non pas en mettant le NRA plus près des abonnés, mais en “court-circuitant” une partie de la ligne de cuivre et la remplaçant par une liaison en fibre optique (qui a un affaiblissement beaucoup plus faible et dépendant moins de la distance).

En pratique :

  • Au NRA : les lignes cuivre sont branchés sur un boitier DSLFibre (fabriqué et commercialisé par la société isèroise IFOTEC)depuis les DSLAM. Ce boitier convertit et multiplexe les signaux DSL en signaux fibre.
  • Entre le NRA et le SR (sous-répartiteur) : une ligne fibre optique est installée (dans des fourreaux existants, de nouveau fourreaux ou en aérien sous les lignes électriques haute ou moyenne tension).
  • Au SR : un second boitier DSLFibre relié au SR démultiplexe les signaux fibre pour les distribuer sur les lignes cuivre.
  • L’ensemble a un affaiblissement de 7 dB seulement (équivalent à 300m d’affaiblissement ADSL) jusqu’à 30 km de fibre.
  • La ligne cuivre depuis le SR termine la liaison ADSL jusqu’à l’abonné avec un affaiblissement ADSL beaucoup plus faible (genre 1000m entre le SR et l’abonné => 23 dB).
  • On a donc   la zone de couverture de l’ADSL, rendant éligible au “triple play” tous les abonnés à moins de 2,5 km du SR, et rendant éligible à l’ADSL quasiment tout le monde, sauf les hameaux très isolés).

En quoi cette solution est-elle pour moi préférable aux deux autres étudiées lors de la consultation de l’ARCEP sur la montée en débit ?

  • Elle est “neutre”, c’est à dire qu’elle ne favorise ou défavorise aucun FAI par rapport aux autres. Elle ne les oblige pas à investir pour équiper en DSLAM un nouveau NRA a priori peu rentable. La solution s’appuie et “prend” ses connections ADSL au NRA d’origine sur les DSLAM des FAI. Dans les autres solutions France Télécom est avantagé (il est forcément présent) ainsi que les seuls FAI qui investissent pour équiper le nouveau NRA.
  • Elle permet à la collectivité qui la finance (car ce sont les collectivité locale qui paieront, aucun doute là-dessus) d’être propriétaire de la fibre et des équipements, ce qui n’est pas le cas dans les autres solutions où France Télécom est propriétaire de la boucle locale.
  • Elle préserve la boucle locale existante.
  • Elle prépare au déploiement futur (et très hypothétique) de réseaux très haut-débit FttH (Fiber to the Home) avec la liaison NRA->SR déjà fibrée.
  • C’est une solution française (cocorico !), mais je vais y revenir plus loin…

Au niveau des coûts, pour nos villages il faudrait compter sur :

  • 40000 à 150000 euros pour construire la liaison fibre (suivant la technique employée et le bon vouloir de FT)
  • 20000 à 50000 pour le génie civil à réaliser autour du SR
  • le prix des équipements DSLFibre (pas eu les prix de IFOTEC :-)

Pour finir, la solution s’est vue reprocher un certains nombre de défauts lors de la consultation de l’ARCEP (surtout de France Télécom en fait :-) . Il faut être honnête et les présenter :

  • La solution ne serait pas mature techniquement et aurait besoin d’être expérimentée (Note : FT la connait pourtant et l’utilise depuis 2005 pour l’aménagement ADSL du centre spatial de Kourou :-)
  • Elle ne bénéficierait pas d’une filière industrielle éprouvée (Note : effectivement un seul fabriquant qui l’a conçue, mais qui est prêt à s’associer avec d’autres industriels pour monter en volume)
  • Elle n’a pas un existence et une reconnaissance internationale (Note : revoilà le cocorico mais dans l’autre sens, si ça ne peut être produit en Chine ce n’est pas intéressant économiquement, j’ai bien compris ?)
  • Elle est un peu trop “neutre”

J’arrête là, ces arguments me c…

Pour aller plus loin, IFOTEC présente sa solution plus en détail ici.

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La “montée en débit” ou comment l’ARCEP nous explique qu’on va se contenter de nos 512 Kbps pendant un long moment

L’ARCEP a lancé une consultation sur la problématique de la “la montée en débit” car “Bénéficier d’une montée en débit des offres d’accès à Internet sur les réseaux fixes est une demande forte des consommateurs relayée par les collectivités territoriales”. Moult acteurs (FAI, collectivités, entreprises…) se sont exprimés et l’ARCEP a rendu ses conclusions en février 2010… et on n’est pas prêt de voir notre ReADSL 512 “monter en débit” :-(

En préambule quelques passages de la note de cadrage de la consultation de l’ARCEP (Autorité de Régulation des Communications Électroniques et des Postes) :

“La plupart des consommateurs ne se satisfont plus d’offres limitées à des débits de 512 Kbit/s voire de 2 Mbit/s et souhaitent disposer d’offres plus performantes.”

“Les estimations en matière de débits disponibles laissent apparaître qu’environ 13 % des lignes ne permettent pas de disposer de débits supérieurs à 2 Mbit/s. Ce pourcentage est porté à 24 % pour des débits supérieurs à 4 Mbit/s.”

Plusieurs solutions techniques sont disponibles. Si la plus pérenne d’entre elles demeure le développement des réseaux FttH, les solutions d’accès à la sous-boucle pourraient constituer des solutions complémentaires.”

“Dans ce contexte, un certain nombre de collectivités souhaite non seulement éviter l’établissement d’une nouvelle fracture numérique sur le très haut débit, mais surtout, pouvoir dès maintenant combler les disparités territoriales existantes sur le haut débit.”

“Les opérateurs redoutent les impacts concurrentiels des solutions d’accès à la sous-boucle.”

Dans cette consultation l’ARCEP “met de côté” plusieurs solutions / technologies qui pourraient permettre une “montée en débit” :

  • Le déploiement de réseaux très haut-débit par fibre optique FTTH (cela fait partie d’autres consultations / régulations en cours).
  • Les futurs réseaux mobiles 4G / LTE (qui vont faire l’objet d’une procédure d’appel à candidature en 2011).
  • Le “dividende numérique” qui est la conséquence de l’arrêt en 2010-2011 de la télévision analogique, qui va libérer des fréquences hertziennes qui pourraient être ré-utilisées pour de l’accès Internet sans-fil.
  • D’une manière générale toutes les solutions hertziennes (wifi, wimax…)

L’ARCEP concentre sa consultation sur l’évolution de la “boucle locale cuivre” qui porte aujourd’hui l’ADSL. Avant d’aller plus loin, un petit retour en arrière sur le fonctionnement de l’ADSL (lire à ce propos : ADSL, comment ça marche (pas)).

L’ADSL est “transporté” par la “boucle locale cuivre” depuis le NRA (anciennement central téléphonique) à la prise téléphonique du domicile. La boucle locale est la propriété de France Télécom qui vend aux FAI des droits d’accès à celles-ci (réglementés). Or la boucle locale comprend entre le NRA et la prise téléphonique un autre équipement le sous-répartiteur (SR).

©  Infos-Réseaux.com / François LACOMBE

© Infos-Réseaux.com / François LACOMBE

C’est dans celui-ci (généralement une “armoire” située en extérieur, voire photo) que les cables de paires de cuivre arrivant du NRA sont “orientés” vers leurs destinations (chaque domicile desservi par le SR). Les FAI interviennent dans la partie amont de la boucle locale (au NRA), la partie aval (du SR au domicile) est appelée la “sous-boucle locale”.

La consultation portait donc sur la comparaison de 3 solutions techniques pour intervenir sur la sous-boucle locale :

La solution de “bi-injection” consiste en l’injection de signaux DSL indifféremment à la boucle (au NRA, situation actuelle) et à la sous-boucle (au SR). Les FAI ont dès lors la faculté d’être présents soit à la boucle soit à la sous-boucle.

La solution de “réaménagement” consiste à établir un nouveau NRA au niveau du SR, un lien (fibre optique généralement) devant être construit entre le NRA et le nouveau NRA/SR. C’est la solution utilisée pour l’offre NRA-ZO de France Télécom (mise en place à Saint-Guilhem le Désert et Brignac). Elle oblige les FAI à être présents aux deux NRA.

Enfin le solution de “déport de signaux” consiste à multiplexer les signaux DSL en sortie de NRA, à les transporter au moyen de liens en fibre optique jusqu’à la hauteur du SR puis, après les avoir démultiplexés, à les injecter sur les paires de cuivre desservant les abonnés. Dans cette hypothèse, les FAI demeurent localisés au sein des NRA d’origine.

Des différentes contributions de la consultation il ressort quelques points communs :

  • Les 3 solutions sont techniquement à peu près équivalentes, elles amènent les mêmes bénéfices en terme de montée en débit et progression de éligibilité ADSL.
  • Les FAI ne voient pas forcément un grand intérêt dans cette montée en débit, car cela ne concerne pas une grande part de la population, cela n’améliorerait pas forcément le revenu qu’ils tireraient des abonnés ainsi traités (on paye le même prix pour du 512 Kbps que pour du 8 Mbps…).
  • Les implications “concurrentielles” sont le souci majeur des FAI. France Télécom / Orange préfère les 2 premières solutions car elles l’avantagent par rapport à ses concurrents (qui doivent investir pour être présents dans les SR), les autres préférant le déport de signaux qui n’avantage personne (solution neutre, on reste sur l’équipement au NRA comme aujourd’hui).
  • France Télécom a une position ambivalente (pour ne pas dire plus) sur le sujet, car il est, d’une part l’opérateur gérant en monopole la boucle locale (donc toute démarche de montée en débit doit passer par FT, est facturée par FT…) et, d’autre part, opérateur privé en concurrence avec les autres FAI sur la fourniture d’accès aux particuliers.
  • Ce sera aux collectivités (mairies, communautés de communes voire départements) de financer ces projets de montée en débit. Aucun opérateur ne financera ceux-ci directement.
  • Les estimations de coûts sont plus que variables (pour ne pas dire fantaisistes). Pour l’équipement d’un SR (quelle que soit la solution retenue), il faudrait compter en 100000 et 200000 euros (même si en Belgique des opérations similaires n’ont coûté qu’en moyenne 30000 euros par SR). Ces tarifs dépendraient essentiellement des prix pour la pose des liens (fibre optique) NRA->SR, entre 12 et 100 euros du mètre (pour mémoire Gignac->Popian  = 5500m) suivant les techniques employées (création de nouvelles tranchées, utilisation de fourreaux existants, pose aérienne…)

Personnellement, j’ai un faible pour la solution de déport de signaux, mais je reviendrai dessus dans un post pour détailler son fonctionnement et exposer mes raisons de la préférer et pourquoi ce serait une bonne solution pour Saint-Bauzille / Popian et plus largement pour les communes de la vallée de l’Hérault…

La conclusion de l’ARCEP maintenant (à lire : le communiqué de presse et le document de synthèse) :

Après avoir consulté l’ensemble des acteurs du secteur et recueilli l’avis de l’Autorité de la concurrence, l’ARCEP publie des orientations relatives à la mise en œuvre de ces solutions de montée en débit via l’accès à la sous-boucle locale.

  • Dans les zones où le déploiement du FttH est prévu à court ou moyen terme (3 à 5 ans), l’ARCEP recommande aux acteurs publics et privés de ne pas déployer de solutions intermédiaires de montée en débit et de concentrer leurs efforts et leurs moyens sur ces déploiements de réseaux à très haut débit FttH.
  • Là où le déploiement du FttH n’est pas prévu à court ou moyen terme, l’ARCEP estime que les solutions d’accès à la sous-boucle permettent d’apporter une montée en débit et peuvent donc être mises en œuvre rapidement, notamment par les collectivités territoriales.

D’ici mi-2010, après la fin des travaux techniques engagés, et conformément à ses obligations règlementaires, France Télécom précisera donc son offre de référence permettant l’injection de signaux DSL à la sous-boucle.

En clair : la montée en débit c’est bien mais :

  • pas là où de la fibre optique pourrait être déployée un jour
  • pas dans les zones dégroupées ou pouvant l’être un jour
  • pour les autres, c’est possible de le faire… possible pas forcément encouragé
  • de toutes façons, ce ne peut être que des “expérimentations”, qui doivent être validées avec l’ARCEP et ses commissions techniques (dans lesquelles on retrouve les opérateurs…)
  • c’est aux collectivités locales de se débrouiller, de financer, de convaincre France Télécom de bien vouloir y participer

Bref, ce n’est pas demain la veille qu’on risque d’avoir autre chose que du ReADSL 512… au mieux.

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Num’Hér@ult, kesako ?

Près de 1000 km de fibre optique déployés à travers tout le département de l’Hérault entre 2008 et 2009, une bonne nouvelle pour nos accès Internet (pas très) haut-débit ?

La réponse est oui mais pas forcément dans le sens où on aurait pu l’attendre…

Retour sur la genèse et le principe de Num’Hér@ault :

  • un projet du conseil général lancé en 2002 visant à “apporter le haut débit > 2 Mbps à 98% de la population et 97% des entreprises du département”
  • Un lancement avorté après une décision de justice annulant le marché public en 2005, puis relancé en 2007
  • Près de 1000 km de fibre optique déployés à travers tout le département, interconnectée avec des réseaux fibres existants (ceux de l’A75 et d’ERDF)
  • 102 NRA France Télécom connectés
  • 189 Zones d’Activité Économique connectées
  • Plus de 80 millions d’Euros investis dont une vingtaine par les institutions publiques (département, région et Europe)
  • Une délégation de service public (DSP) accordée à un consortium privé (Covage, LD Com, etc…) sous la bannière de Hérault Télécom qui exploitera le réseau pour une durée de 22 ans

Voila de beaux chiffres mais en pratique qu’est ce que cela apporte aux habitants mal ou pas desservis par l’ADSL ?

Commençons par ce que Num’Hér@ault ne fait pas :

  • Il ne rend pas éligible à l’ADSL les lignes qui ne l’étaient pas précédemment
  • Il n’améliore pas les débits des lignes mal desservies par l’ADSL (vous aviez du 512, ce ne sera pas mieux)
  • Il n’apporte pas la fibre optique chez l’abonné (FTTH) c’est un réseau de transport pas un réseau de distribution. Pour être exact Num’Hér@ault est un réseau d’opérateurs, ses clients sont des opérateurs qui louent à Num’Hérault un “droit de passage” leur permettant d’être ainsi présent sur les points desservis par le réseau (ZAE, NRA…) sans passer par le réseau de France Télécom, comme c’était obligatoire jusque ici. Ce sont ces opérateurs qui peuvent alors proposer des offres (aux particuliers et aux entreprises) depuis ces points de présence.

Par contre Num’Hér@ault apporte :

  • En reliant les NRA France Télécom, les FAI peuvent “dégrouper” ceux-ci, c’est à dire proposer depuis ces NRA des offres ADSL dégroupées, où l’abonné économise le prix de l’abonnement France Télécom (192 € d’économie par an). Ce n’était pas le cas précédemment car seuls les NRAurbains” et “péri-urbains” avaient été dégroupés, ceux “plus loin” ne l’étant pas car pour les atteindre les FAI devaient passer par le réseau de France Télécom en situation de monopole et de concurrence (puisque proposant lui-même des offres ADSL sur le même réseau, les mêmes NRA). Les FAI “peuvent dégrouper” : cela ne signifie pas que tous les FAI le feront (par exemple sur le NRA de Gignac, seul SFR-Neuf est présent, nous n’aruons donc pas d’offres de dégroupage Free ou autres :-( ). Cela ne signifie pas non plus que les FAI seront présents sur tous les NRA : si Num’Hér@ault leur permet de ne pas dépendre que de France Télécom pour arriver dans ces NRA, cela ne rend pas forcément l’investissement dans ces NRA rentable pour eux…
  • En reliant les ZAE avec la fibre optique, Num’Hér@ult apporte aux entreprise la possibilité de souscrire des offres d’accès à très haut débit auprès d’opérateurs privés. Cela est une très bonne nouvelle pour nos entreprises locales même si les entreprises en zone urbaines, pouvant déjà bénéficier du “vrai” haut-débit pour du très haut-débit, continueront à payer moins cher leur accès. Mais, c’est un vrai pas en avant dans l’aménagement du territoire économique.
  • Enfin, je l’avais oublié, mais Num’Hér@ult comprend un volet sur la couverture des “zones blanches”. Comme le réseau lui-même (voir précédemment) ne résorbe pas directement celles-ci pour l’ADSL, c’est une autre solution qui a été retenue : le Wifi. En effet, en plus de desservir les NRA et les ZAE, Num’Hér@ult dessert un certains nombre d’antennes radio (nouvelles). Celles-ci, appelées “stations de base” permettent dans un rayon de 6 km autour d’elles de proposer un accès à Internet à 2 Mbps voire 6 Mbps par une technologie Wifi (Hyperlan 5.4 GHz, dénommée “WifiMax” qui est la marque d’un des FAI proposant cette offre)


En pratique, pour les habitants et entreprises de Saint-Bauzille et Popian :

  • La “dégroupabilité” des NRA n’apporte rien. En effet, nous sommes reliés au NRA de Gignac en ReADSL. Or il n’existe aujourd’hui aucune offre de dégroupage sur du ReADSL. De plus, seuls Orange (France Telecom) et Free proposent aujourd’hui le ReADSL, mais seul SFR/Neuf propose du dégroupage sur Gignac.
  • Pour les entreprises (ou indépendants comme moi), oubliez. La fibre a beau passer à 400m de Saint-Bauzille, aucune interconnexion n’est envisagée.
  • Par contre une station de base Wifi est installée au Pouget et elle “arrose” nos deux communes. 2 FAI (Luxinet et West-Telecom) vont y proposer des offres 2 et 6 Mbps d’ici le mois de mai 2010 à des tarifs comparables à ceux de l’ADSL (entre 30 et 40 € par mois) avec possibilité d’avoir aussi la téléphonie illimitée et le dégroupage (mais pas la TV…)

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ADSL, comment ça marche (pas) ?

“L’Asymmetric Digital Subscriber Line” alias ADSL est aujourd’hui la principale technologie d’accès à l’Internet à haut débit en France… sauf pour 15% de la population qui en sont privés ou, au mieux, y ont accès mais à minima.

Un petit retour en arrière : quand la France déploie dans les années 60-70 un réseau téléphonique commuté (RTC) couvrant aujourd’hui près de 100% de la population, ce sont de simples fils de cuivre (“la paire de cuivre”) qui sont déroulés sur des millions de kilomètres pour relier chaque prise téléphonique à son central, le répartiteur.

Pas de problème à l’époque, il s’agit de transporter de la voix sous forme analogique pour laquelle cette paire de cuivre fait merveille, même si elle n’est pas protégée des interférences, qu’elle soit aérienne ou souterraine, cela fonctionne.

Mais le transport de la voix n’utilise qu’une partie de la capacité de transport de signaux de la paire de cuivre (les fréquences les plus basses). Les hautes fréquences ne sont pas utilisées. C’est cette non-utilisation que met à profit l’ADSL à la fin des années 90 pour transporter des données numériques (après moult expérimentations plus ou moins réussies comme le Minitel ou le RNIS).

L’ADSL utilise donc ces hautes fréquences pour faire parvenir dans nos foyers la fée Internet. Pour cela, les signaux haute fréquences sont “injectés” (multiplexés pour être exact) sur la paire de cuivre au niveau du répartiteur téléphonique que l’on appelle aujourd’hui NRA au moyen d’un DSLAM (“DSL Access Multiplexer”). La fonction du DSLAM est de convertir le signal numérique de votre FAI en un signal DSL transportable sur votre ligne.

À l’autre bout de la ligne, sur la prise téléphonique, un filtre ADSL sépare (démultiplexe) le signal téléphonique classique du signal DSL qui est transmis à une Live/Free/9/Alice/B/etc-BOX qui vous restitue alors un signal numérique Internet.

Source : http://www.dslvalley.com/adsl/re-adsl.php

Tout cela est très beau, mais comment se fait-il que certains ne puissent accéder à l’ADSL, d’autres (comme à Saint-Bauzille et Popian) “un peu” et certains “jusqu’à 20 Mégas” (© tous les FAI) ?


Tout simplement, le signal DSL est trop affaibli en arrivant chez nous pour permettre un débit correct. Cet affaiblissement, valable pour toutes les lignes ADSL, dépend de 3 facteurs :

  • La longueur de la ligne : plus celle-ci est longue, plus le signal est affaibli. En pratique, les “jusqu’à 20 Megas” ne sont valables que si vous habitez dans un rayon de 500m autour du NRA. Pour Popian (mimimum 6000m) et Saint-Bauzille (minimum 6500m) : on en est loin…
  • Les fils de cuivre eux mêmes : plus ces fils sont fins, plus le signal s’affaiblit. Suivant quand et comment a été installée la ligne téléphonique, on trouvera différents diamètres de fils, avec très souvent des variations sur la longueur de la ligne (7560m en fil de diamètre 8/10 suivis de 200m de diamètre 6/10 dans mon cas)
  • La fréquence des signaux enfin puisque les plus hautes fréquences (véhiculant potentiellement des débits plus importants) sont plus atténués que les fréquences les plus basses

Il y a un 4e paramètre qui n’est pas technique, mais qui dépend des FAI qui limitent volontairement le débit pour des questions d’offres commerciales…

Tout cela conduit à un affaiblissement théorique (en pratique c’est une autre histoire) que l’on mesure en dB. Suivant sa valeur, on peut espérer :

  • Avoir du “20 Megas comme dans la pub” entre 0 et 20 dB (ce qui n’arrive quasiment jamais)
  • Avoir du “vrai” haut-débit (entre 8 et 16 Mbs) quand on a moins de 40 dB
  • Avoir du haut-débit entre 2 et 8 Mbs quand on a moins de 60 dB
  • Au dessus de 60 dB, pas d’ADSL possible, enfin presque

Donc nous nous trouvons dans une zone où l’affaiblissement est au mieux de 65 dB et au pire de plus de 80 dB, sans ADSL… théoriquement, car en pratique il existe depuis 2005 le ReADSL qui complète l’ADSL en injectant des signaux DSL sur des fréquences un peu plus basses que l’ADSL “classique”.

Conséquences : un “portée” plus grande, disponible jusqu’à 78 dB affaiblissement (c’est bien) mais un débit limité, généralement à 512 Kbps voire 1 Mbps (c’est moins bien). Tout cela pour le même prix…

Voila où nous en sommes à Saint-Bauzille et Popian aujourd’hui avec peu de perspectives que cela évolue rapidement. Mais j’en reparlerai…

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Un peu d’histoire (récente)

Quand, en 2003, je suis venu m’installer à Saint-Bauzille de la Sylve, charmant village de la vallée de l’Hérault, l’accès à Internet ne pouvait se faire que par bas débit (avec un modem qui vous chante de peu mélodieux bip-bip-creu).

À l’époque, ce “pas d’ADSL possible dans votre campagne” ne m’avais pas gêné outre mesure. Pour moi Internet c’était au boulot (j’étais alors directeur technique du plus grand site français d’information sur les technologies et les téléchargements), à Montpellier. Bon soit, on faisait avec et de toute façon les usages que l’on aurait pu faire du web chez nous étaient assez limités.

Mais au fil des mois, des années, Internet est entré dans nos vies plus rapidement qu’aucun objet, média, technologie ne l’avait fait jusque ici avec le développement :

  • du commerce en ligne qui nous évite les kilomètres jusqu’à Montpellier ou Béziers et nous coute souvent moins cher (enfin ça dépend pour quoi)
  • de l’administration qui est accessible de moins en moins “physiquement” (“nos bureaux sont ouverts le mardi de 15h à 16h30 uniquement”) mais de plus en plus avec des démarches en ligne
  • d’un accès à la culture et l’information sans précédent
  • de nouveaux services utiles inconnus jusque là


Heureusement le “haut-débit” a fini par arrivé à Saint-Bauzille en 2004/2005. Enfin si l’on ose parler de haut-débit :

  • un débit limité à 512 Kbps (un peu plus à Popian) alors que nos amis plus chanceux peuvent avoir jusqu’à 20 Mbps (soit 40 fois plus pour le même prix) voire 100 Mbps pour ceux disposant d’accès par fibre optique
  • une couverture haut-débit aléatoire : seuls 50 à 80% des foyers de Saint-Bauzille et Popian sont éligibles à l’ADSL (source France Telecom)
  • Une inégalité (la fameuse “Fracture numérique”) financière, car non seulement nous payons des abonnements ADSL au même prix que les mieux lotis pour un débit moindre, mais nous ne pouvons en plus pas bénificier du dégroupage (qui fait économiser le prix de l’abonnement France Télécom), ni de la téléphonie illimitée, ni de la TV par ADSL…
  • Un raccordement au réseau France Télécom pas forcément très logique : nous sommes reliés au NRA (central téléphonique) de Gignac à 6km alors que celui de Vendemian est plus proche
  • Pas ou peu de perspective que tout cela s’améliore rapidement, du moins sans effort financier public massif


Parti de ces constats, où va-t-on ?

Comment cette “fracture numérique” va pouvoir être réglée si ce n’est au moins réduite ?

Quels acteurs publics ou privés peuvent être amenés à intervenir pour cela ?

Quels technologies / services pourraient être mis en œuvre ? A quels coûts ?

Quel avenir au delà, avec à l’horizon le développement (ou non) du “très haut débit” ?


À suivre… avec à venir :

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