Fibre coopérativeLe Très Haut-Débit en milieu rural c’est compliqué, c’est trop cher, pas assez rentable et en plus les gueux n’en n’ont ni l’envie ni le besoin. C’est du moins ce que l’on entend un peu partout dans le privé comme dans le public.
Et si ce n’était pas aussi compliqué / cher / inutile / non rentable que l’on veut nous faire croire (non ce n’est pas un complot) ?
Et si avec un peu de bonne volonté, quelques paires de bras et quelques neurones, une population rurale pouvait elle-même construire et exploiter son infrastructure THD « coopérative » ?

Après la « courte » proposition de méthodologie qui va suivre, si certains sont intéressés pour initier un projet dans leur village, n’hésitez pas à me contacter

Mise à jour du 14 Mars 2011 > On peut lire et débattre du concept sur d’autres sites aussi :

Objectifs :

Sortir du paradigme actuel du Très Haut-débit français, opposant investissements privés et publics, perdant des années en consultations publiques, études, rapports & co… pour au final arriver à un quasi immobilisme, un plan gouvernemental THD au rabais, non financé sur le long terme, des jolis projets pilotes histoire de faire patienter mais aucun déploiement massif (si l’on oublie quelques exceptions comme THD92 ou le SIEA), des PPP ou des DSP qui, pour certains, servent plus les intérêts de leurs concessionnaires que ceux du public, etc…

Assez ! Nous voulons reprendre en main un service pour et par le public (Pas le service public mais bien les habitants, les entreprises, ceux qui vivent dans nos bouts de campagnes et qui ne verront pas le THD de leur vivant). Bref, en lieu et place des « Délégations de Service Public », nous voulons instaurer une sorte de « Reprise de Service par le Public »

Puisque ni les opérateurs ni les collectivités ne veulent ou ne peuvent nous fournir ce réseau THD, nous allons le construire, le gérer et le maintenir nous-mêmes. Nous y ferons venir des opérateurs qui nous vendront leurs services sur notre infrastructure (ouverte et neutre). Que Orange, Free ou SFR ne viennent pas car nous ne jouons pas avec leurs règles, tant pis pour eux… il y aura bien des OVH, Wibox, E-Tera, Alsatis ou d’autres pour émerger et venir développer leur business là où les « gros » ne veulent pas.

Comment :

  • Construction de réseaux de dessertes FttH ruraux par les habitants/utilisateurs assimilables à des réseaux privés avec un point de sortie où l’on vend/achète des services
  • Auto-financement
  • Ouverture sans discrimination aux opérateurs
  • Implication a minima des collectivités, elles doivent être des « facilitateurs » plus que des « financeurs » et encore moins des maitres d’œuvre. Lorsque la population suivra et s’impliquera dans le projet les collectivités suivront (ou essayeront de comprendre)
  • Commencer « petit » par un village d’irréductibles gaulois(es) en zone blanche puis s’étaler telle une tache d’encre par proximité

Déroulement :

  1. Repérage / connaissance du contexte « haut-débit » local et régional : acteurs privés et publics, RIP, DSP, PPP en place ou en projet, technos utilisées, réseaux fibre installés.
  2. Choix d’une zone de démarrage selon les critères :
    - Zone blanche ADSL (lignes de plus de 7 km de long)
    - Couverture « palliative » (Wifi, Wimax, Sat) inexistante ou décenvante
    - Proximité de points de sortie de réseaux de fibre optique d’un RIP
    - Absence de services publics sur le village
  3. Création d’un « noyau dur » d’habitants prêts à s’investir pour changer les choses
  4. « Évangélisation » de la population aux bénéfices qu’ils pourraient tirer du THD (économiques, e-santé, usages, nouveaux services « solidaires », développement de leur hameau). L’objectif est de convaincre 80% de la population de s’engager sur le projet (garantissant ainsi sa viabilité)
  5. Constitution par la population d’une structure (association, coopérative ?) qui construira, gérera et sera propriétaire du réseau de desserte FttH.
  6. Conception du réseau. Négociation avec les différents RIP pour les points d’interconnexion. Choix des technos et méthodes de déploiement suivant les critères suivants :
    - Possibilité pour une population de non-techniciens de faire elle-même le déploiement (la plus grande partie possible)
    - Prévoir de ne pas utiliser le génie civil FT (sauf impossibilité)
    - Éviter autant que possible le domaine public pour favoriser la déploiement de fibre à travers les domaines privés (fonds de jardins, façades, chemins dans les vignes…).

    Note : d’où l’importance d’avoir obtenu l’adhésion d’un maximum de la population

    - Préférer les solutions qui minimisent l’OPEX même si c’est au détriment du CAPEX.

  7. Financer la construction du réseau : on doit aller vers le maximum d’auto-financement, même si la possibilité de chercher du financement public ne doit être exclue. Dans ce cas, cela ne doit ni imposer trop de contraintes techniques et financières sur le projet. L’auto-financement fera appel à deux volets :
    - Un financement récurent par les utilisateurs du réseau (la population). Celui-ci peut prendre la forme d’une cotisation annuelle à l’association, d’un « loyer » pour utilisation de la ligne THD, voire d’une souscription récurrente au capital (voir le modèle proposé en Angleterre sur http://broadbandcumbria.com/2011/01/18/part-iii-the-funding-and-service-model-for-eden-valley-fttp/), mais l’important est que l’habitant/utilisateur paye ce financement au réseau communautaire (dont il est propriétaire) et non aux opérateurs apportant leurs services sur le réseau (comme c’est le cas dans l’ADSL dégroupé)
    - Une grande partie du financement par les utilisateurs sert à rembourser part la plus importante du financement contractée par emprunt long (le Crédit Coopératif semblant le plus à même d’y pourvoir), le reste étant affecté à l’OPEX.
  8. Construire le réseau lui-même et l’interconnecter à un ou deux RIP. On reprendra ici le principe de « barn raising » proposé par Marc Duchesne associant les utilisateurs/habitants dans une construction collective d’une infrastructure qui leur appartient.
  9. Faire venir les opérateurs sur le réseau pour qu’ils proposent leurs services. Cela commencera par les services « classiques » du 3P et l’on essayera d’avoir des opérateurs proposant des services pas forcément « bundlés Trible Play » (en permettant par exemple à un opérateur de venir proposer uniquement un service de VoIP ou d’internet seul) de manière à pouvoir proposer à nos utilisateurs une sorte de kiosque dans lequel ils choisissent le web chez A, la VoIP chez B, etc… Il est clair qu’avec la taille du réseau et son nombre de clients réduit nous n’attireront pas les FAI « classiques », ce sera là une chance pour des opérateurs aujourd’hui « en devenir » de faire leur trou. D’autant que l’idée, derrière notre volonté de ne pas faire payer les utilisateurs pour la construction via les opérateurs, est de pouvoir proposer à ces derniers de venir opérer sur le réseau sans couts d’entrées supplémentaire (à eux seulement de régler leur collecte jusqu’au réseau via le ou les RIP le desservant, RIP chez lesquels ils sont souvent déjà clients).
  10. Inventer de nouveaux services/usages à l’intérieur du réseau d’habitants/utilisateurs (co-shopping, formation…)