Quand, en 2003, je suis venu m’installer à Saint-Bauzille de la Sylve, charmant village de la vallée de l’Hérault, l’accès à Internet ne pouvait se faire que par bas débit (avec un modem qui vous chante de peu mélodieux bip-bip-creu).

À l’époque, ce “pas d’ADSL possible dans votre campagne” ne m’avais pas gêné outre mesure. Pour moi Internet c’était au boulot (j’étais alors directeur technique du plus grand site français d’information sur les technologies et les téléchargements), à Montpellier. Bon soit, on faisait avec et de toute façon les usages que l’on aurait pu faire du web chez nous étaient assez limités.

Mais au fil des mois, des années, Internet est entré dans nos vies plus rapidement qu’aucun objet, média, technologie ne l’avait fait jusque ici avec le développement :

  • du commerce en ligne qui nous évite les kilomètres jusqu’à Montpellier ou Béziers et nous coute souvent moins cher (enfin ça dépend pour quoi)
  • de l’administration qui est accessible de moins en moins “physiquement” (“nos bureaux sont ouverts le mardi de 15h à 16h30 uniquement”) mais de plus en plus avec des démarches en ligne
  • d’un accès à la culture et l’information sans précédent
  • de nouveaux services utiles inconnus jusque là


Heureusement le “haut-débit” a fini par arrivé à Saint-Bauzille en 2004/2005. Enfin si l’on ose parler de haut-débit :

  • un débit limité à 512 Kbps (un peu plus à Popian) alors que nos amis plus chanceux peuvent avoir jusqu’à 20 Mbps (soit 40 fois plus pour le même prix) voire 100 Mbps pour ceux disposant d’accès par fibre optique
  • une couverture haut-débit aléatoire : seuls 50 à 80% des foyers de Saint-Bauzille et Popian sont éligibles à l’ADSL (source France Telecom)
  • Une inégalité (la fameuse “Fracture numérique”) financière, car non seulement nous payons des abonnements ADSL au même prix que les mieux lotis pour un débit moindre, mais nous ne pouvons en plus pas bénificier du dégroupage (qui fait économiser le prix de l’abonnement France Télécom), ni de la téléphonie illimitée, ni de la TV par ADSL…
  • Un raccordement au réseau France Télécom pas forcément très logique : nous sommes reliés au NRA (central téléphonique) de Gignac à 6km alors que celui de Vendemian est plus proche
  • Pas ou peu de perspective que tout cela s’améliore rapidement, du moins sans effort financier public massif


Parti de ces constats, où va-t-on ?

Comment cette “fracture numérique” va pouvoir être réglée si ce n’est au moins réduite ?

Quels acteurs publics ou privés peuvent être amenés à intervenir pour cela ?

Quels technologies / services pourraient être mis en œuvre ? A quels coûts ?

Quel avenir au delà, avec à l’horizon le développement (ou non) du “très haut débit” ?


À suivre… avec à venir :