D’accord on a bien compris que les opérateurs privés ne viendraient pas investir dans nos campagnes pour installer du THD, pas plus que l’état qui va seulement proposer 2 milliards d’euros (alors qu’il en faudrait plus de 30) pour accompagner les projets locaux de THD que les collectivités devront monter et financer (avec quel argent ? mystère…)

À lire ce post de Jean-Michel Billaut et surtout l’échange de commentaires qui le suivent, on se dit qu’une autre voie est possible via la mise en place de coopératives télécoms d’intérêt collectif. Les principes en sont simples :

  • une association pour commencer (donc couts réduits)
  • étudie puis construit un réseau THD pour couvrir une zone qui n’aura jamais de FttH sans cela
  • le réseau construit est interconnecté aux réseaux “proches” (France Télécom, réseau DSP de collectivités, opérateurs alternatifs)
  • l’accès au réseau est commercialisé en direct par la coopérative
  • L’usage du réseau crée de la valeur ajoutée sur le territoire couvert (emplois, télétravail, services, économies de déplacements)
  • Le principe général est de faire gérer par la collectivité (au sens large) un service d’intérêt général

À mon avis si de tels projets doivent bien sur être soutenus, ils passent en partie à coté d’un point essentiel : les réseaux THD sont l’infrastructure des réseaux de communication pour les 50 prochaines années (comme le réseau téléphonique l’a été pour les 50 dernières).

À ce titre nous devons les considérer comme un bien public d’intérêt général (je n’ai pas dit service public) disponible pour tous dans les mêmes conditions (mêmes performances, mêmes prix) sans chercher à défendre une concurrence et une rentabilité qui finissent par créer des inégalités (opérateurs privés n’investissant que quand c’est rentable ou collectivités comblant les vides du privés comme elles peuvent) sans péréquation ni solidarité.

Dans un sens, ce système de coopératives d’intérêt collectif va dans le sens du système actuel ou la diffusion du THD se fait par “poches” suivant leur intérêt pour les différents acteurs (privé, public et coopératives donc) sans politique globale d’intérêt général.

Mais je le répète, dans le contexte actuel ces initiatives doivent être soutenues et multipliées. Pourquoi pas à Saint-Bauzille de la Sylve ?